Canada D'Ouest en Est avec Pierre (été 2010)
Samedi 10 juillet : Canot Route
Aujourd'hui peu de distance, mais pas moins de 4 portages !
Pour passer de Horseshoe Lake à Dodd Lake, le parcours emprunte deux petits lacs, ce qui fait 3 portages.
On traverse Dodd Lake, et on se refait un petit portage jusqu'à Windsor Lake, au bout duquel nous campons.
Tiens ! aujourd'hui on change un petit coup, Pierre derriière et moi devant.
Mais après quelque kilomètres, malgré sa ténacité, bien visible sur la photo, il a abandonné car le bateau n'allait
pas droit...
Notre technique de portage s'affine, nous parcourons de plus grandes distances
sans avoir à nous reposer, malgré certains passages assez physiques...
Au court du trajet de retour (entre le portage des sacs et celui du canoë), on repère une belle trace dans une flaque de boue.
Ours ? Cougar ? En tout cas une grosse bestiole...
Un couple de campeurs nous rejoignent à la nuit tombante. Tandis que je taille au « lit », Pierre va discuter un peu avec eux. Depuis une semaine que je suis ici, j'essaie de suivre les conversations ;
je progresse un peu, mais en contrepartie ça me fatigue un peu, à la longue, de tendre sans arrêt mon attention.
Une bonne nuit (surtout pour moi). Car Pierre n'a pas trouvé son duvet que j'avais étendu sur le double toit,
il n'a pas osé me réveiller pour me demander où je l'avais mis, il s'était même persuadé qu'on l'avait accroché
dans l'arbre avec la bouffe (voir dispositif anti-ours)...
En pleine nuit, les cris d'un grand hibou (Great Horn Owl) qui convoite le sac de bouffe de nos voisins.
Dimanche 11 juillet : Canot Route (suite)
On commence ce matin par un portage. 1800 m et pas mal de dénivelé.
D'abord les sacs, ce qui nous permet de reconnaître le parcours.
En l'occurrence, ce nest pas si mal, car on se plante en prenant une route de traverse dans le mauvais sens.
Mieux vaut faire demi-tour au bout de 500 m avec sur le dos un sac plutôt qu'un canoë...
La forêt à cet endroit est splendide. Des arbres d'une taille incroyable, au pied de montagnes de plus en plus hautes,
au fur et à mesure qu'on remonte au nord...
Vers 13 heures, tout le matériel est au bord du Powell River Lake, le dernier lac qui nous ramènera vers
l'ouest sur les rives de l'océan.
Notre technique est mantenant tout à fait au point, et c'est presque en courant qu'on a fait ce dernier et long
portage, en portant le canoë sur la tête, un t-shirt enroulé en guise de coussin.
On embarque dans un premier lac, de dimensions modestes, puis on s'engage dans un étroit qui nous conduit
au lac de Powell River. Des arbres noyés par le barrage donnent à Pierre l'occasion d'utiliser son hamac
(il a abandonné l'idée de dormir dedans la nuit à cause des moustiques).
Un peu plus loin, des souches géantes émergent du lac.
Et on arrive dans la partie vraiment importante du lac. Sur les bords, il y a un paquet de "cabanes" flottantes,
simples cabanons ou véritables résidences secondaires avec, garé devant, toujours un hord-bord, quelquefois un hydravion.
Comme on rase plutôt les bords pour éviter le vent et les vagues, on passe près des "cabanes".
«Do you wand to drink a beer?»
Comment résister ? Les gens sont sympas, un couple qui nous regardaient passer et qui avaient peut-être envie de causer
un peu. Nous aussi.
Conversations, petit goûter improvisé (rouleaux de printemps, pastèque et cerises), échange d'adresses Internet, et on repart...
Deux cents mètres plus loin, à la cabane suivante : «Do you want a beer?»
Là, on refusera poliment l'invitation, en se disant que vraiment ici, l'hospitalité c'est quelque chose...
On se mélange un peu les pinceaux dans la leture de la carte, on passe le premier camping en voulant aller
au second, manque de pot c'était le second. Du coup, on décide de pousser jusqu'au troisième, à deux
heures de là, ce qui nous fera arriver à la nuit, trempés par les éclaboussures dues aux vagues et au vent
de face.
Heureusement, dans le sac étanche, il y a les duvets et un vêtement sec pour chacun d'entre nous.
Pour la même raison, l'appareil photo a été rangé au sec ; pas de photo donc...
Dimanche 11 juillet : Canot Route (fin)
Toute la nuit, du vent... Nous qui comptions nous lever tôt pour parourir les derniers kilomètres au calme...
Pour la première fois, on s'habille vraiment au sortir de la tente.
Le vent vient du nord, et le nord n'est pas si loin...
On range tout le bazar. Mine de rien, ça prend du temps de se préparer : décrocher le sac à bouffe, faire à manger,
ranger les duvets dans le sac étanche, plier la tente, manger, faire la vaisselle, les sacs, charger le canoë...
Par chance, on aura le vent de trois quart arrière, les vagues également. On n'appuiera pas trop sur les pagaies,
juste à l'arrière c'est un peu tendu pour garder le cap dans les risées (par moment le lac moutonne).
Pas de photo non plus, trop risqué pour l'appareil et pour l'ensemble du canoë, toutes les mains étant occupées
à la manœuvre.
Arrivée à Powell River. Pierre avait envoyé un SMS à Sophia tôt ce matin ; elle vient nous chercher avec Eymi,
dès qu'on lui signale notre arrivée.
On sent un peu le fauve, pas mal la fumée, mais nos conductrices, en filles bien élevés, ne font pas mine...
Bien contents de les retrouver, et c'est parti pour raconter comment ça s'est passé...
Promenade sur la plage l'après-midi avec Herbert, Marie, Sophia et Hyemi et, après le repas du soir,
Marie nous emmène à la fin (ou au début) de la route, à une dizaine de kilomètres au nord de chez eux.
Pierre est bien content, car c'est cette fameuse route sur laquelle il a fait du stop,
quelques milliers de km plus au sud..